Il savait par cœur les chiffres stipulés et additionnait pour qui voulait l’entendre :
— Du côté de Mme la marquise, la maison de la rue de Richelieu, qui vaut annuellement 35,000 fr. nets et quittes d’impôts ; les cinq fermes de Picardie, qu’on peut évaluer à 1,000 louis en bloc, et l’hôtel de la rue de Varennes où demeurera le jeune ménage ; côté du colonel Bozzo-Corona, la terre de Normandie qui, au train de poste que courent les biens ruraux, vaudra un demi-million avant une couple d’années, plus une inscription de rentes 5% au capital de 400,000 fr. ; du côté de M. de Saint-Louis, sa plantation de l’Ile-de-France qu’on ne peut pas évaluer à moins de 5,000 piastres de revenu, la piastre équivalant à peu près à notre écu de cinq francs ; tout cela nous donne, avec la fortune personnel de l’époux, un petit total qui dépasse gaillardement deux cent mille livres de rentes !
— C’est fort joli pour entrer en ménage, déclara Mme de Tresme, non sans une légère pointe d’amertume.
— Sans compter les espérances, dit en passant M. le baron de la Perrière, qui venait d’entrer et qui se dirigeait vers le colonel.
— Voilà un amour ! s’écria Marie de Tresme en contemplation devant une parure de pierres mêlées.
Elle ajouta en se penchant à l’oreille d’une autre petite demoiselle :
— Mettra-t-elle cela pour sortir le soir en fiacre ?…