matin, échanger des congratulations avec Mme la marquise d’Ornans, tout heureuse d’un résultat si prompt et si complet.
Il y avait matinée chez la marquise ; la fameuse corbeille était exposée sur une manière d’autel dans le salon d’été, et tout à l’entour on avait étendu les robes de la mariée, les cachemires et les dentelles.
C’était riche et charmant ; la marquise avait fait des folies, le colonel s’était piqué d’émulation, et M. de Saint-Louis, brochant sur le tout, avait envoyé des cadeaux dignes d’un prince.
Les amis de la maison s’extasiaient à l’envi et admiraient tout haut ce gracieux étalage, mais tout bas ils se dédommageaient en distribuant des coups de dents à tout ce qui se pouvait mordre.
La marquise n’entendait que les compliments et disait de temps en temps au colonel, qui n’avait cédé à personne l’honneur d’être son cavalier :
— Ah ! bon ami, comme vous avez mené tout cela !
— Uranie, répondait le vieillard, exhumant pour la circonstance ce nom de baptême qui avait été poétique autrefois, le bonheur de nos deux chers enfants sera ma récompense.
— C’est stylé, disait M. de Champion (de Saumur), c’est artiste, c’est cossu, mais nous avons à Saumur des trousseaux qui valent celui-là.
La voix authentique de maître Constance-Isidore Souëf, notaire rédacteur du contrat, se faisait entendre à l’autre bout du salon.