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Les corridors du Palais communiquent avec ceux de la préfecture ; le garçon envoyé en exprès revint au bout de quelques minutes et dit :

— Monsieur le chef de la 2e division demande un ordre écrit.

Remy haussa les épaules avec colère, et sa plume grinça sur le papier.

— Sur-le-champ ! répéta-t-il encore en remettant un pli au garçon ; le refus de M. le chef de division serait à ses risques et périls.

Il se leva, et en attendant le retour de son envoyé, il arpenta la chambre à grands pas.

Maurice, qui n’osait l’interroger, l’entendait murmurer :

— L’administration… la plaie ! L’obstacle éternel !

Remy d’Arx s’arrêta devant la porte pour écouter les pas de son messager dans le corridor et reçut des mains du garçon un pli pareil au sien.

Le contenu de ce pli était ainsi :

« Il n’y a ni dans mon service général, ni dans le service de la sûreté, aucun agent du nom de Lecoq. »

Remy froissa la lettre violemment et la jeta ; mais, se ravisant aussitôt, la reprit pour la serrer dans son carnet, qu’il remit dans sa poche.

Puis il s’assit de nouveau devant sa table et dit à Maurice :

— Vous n’avez plus rien à m’apprendre. Le rapport de ce Lecoq est exact et je l’ai lu. Vous quittâtes la France à une heure de désespoir ; vous emportiez avec vous un cher souvenir. En Afrique, vous