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homme du palais, entr’ouvrant la porte, demanda :

— Monsieur le juge d’instruction veut-il interroger l’accusé ?

Remy regarda cet homme avec hébétement. Il ne savait plus ce dont on lui parlait.

— Quel accusé ? balbutia-t-il.

— L’assassin de la rue de l’Oratoire, répondit l’employé. Les pièces sont sur le bureau de monsieur le juge depuis midi, et il paraît qu’on veut presser l’instruction de cette affaire-là.

Remy jeta les yeux sur un dossier qui était auprès de lui et dont la chemise portait deux noms : Hans Spiegel, Maurice Pagès.

Le nom du mort et celui du meurtrier.

Il eut conscience alors seulement d’avoir été avisé dès le matin que l’instruction de cette affaire lui était attribuée.

— J’ai encore quelques notes à prendre, dit-il, dans une demi-heure je serai prêt.

L’employé repassa la porte ; Remy attira à lui le dossier et l’ouvrit.

Le dossier contenait quatre pièces principales, le procès-verbal du commissaire de police, le rapport de l’inspecteur Badoit, celui de l’inspecteur Mégaigne et une double feuille volante non signée qui portait le timbre de la préfecture, 2e division.

Remy d’Arx étala ces divers documents sur son bureau ; il essaya de lire le procès-verbal, mais aussitôt qu’il eut dépassé les formules connues qui, dans les actes de cette sorte, précèdent toujours l’exposé des faits, l’écriture dansa devant ses yeux.