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tant des matières qui ne laissent pas que d’être curieuses.

C’était tout.

Si nos académies sont blasées sur les curiosités de la science ou de l’art ; si chacun de leurs membres, froid pour ses collègues, s’échauffe seulement quand sa propre personnalité est en jeu, on peut dire que nous sommes ici en présence de gens plus rassasiés de méfaits choisis que les académiciens eux-mêmes ne le sont de découvertes et de chefs-d’œuvre ; on peut dire, en outre, sans manquer au respect dû aux académies, que nous pénétrons ce matin dans le giron d’une académie sui generis relativement plus forte et mieux triée que tout autre institut portant ce nom glorieux.

Seulement, au lieu d’avoir pour but le bien ou le beau, le ténébreux institut dont nous avons franchi le seuil appliquait un savoir considérable, une grande somme d’intelligence et tout un faisceau de volontés résolues à perfectionner la science de mal faire.

Ils étaient là tous virtuoses du crime, lauréats du vol et du meurtre ; nous ne croyons pas qu’il fût possible de trouver dans l’univers entier une réunion de scélérats mieux cuirassés, une société de bandits plus redoutables.

Quand Lecoq eut achevé son exposé, il dévissa la pomme d’ivoire de la canne qui avait appartenu au malheureux Spiegel et en versa le contenu sur le tapis vert : chacun alors s’approcha pour examiner les diamants de la Bernetti.

— Ce n’est pas mal, dit le docteur en droit, mais