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jeune fille était Valentine de Villanove à l’âge de quinze ans.

Dans sa vie d’étudiant, Maurice avait eu des « connaissances, » comme on disait alors au Quartier latin.

Nombre de jeunes filles lui avaient plu, mais il n’avait jamais aimé.

À l’aspect de Valentine, qui portait en foire le nom de Fleurette, il fut frappé violemment et resta d’abord tout étourdi du trouble qui s’empara de son être.

Bien des gens ont nié ces foudroyantes sympathies en les reléguant avec mépris dans le domaine du roman.

Grand bien leur fasse !

L’évidence est là qui raille les railleurs, et pour le dire en passant, je ne sache rien au monde qui soit si près des réalités de la vie que le roman bien conçu et bien étudié.

En sortant du théâtre, Maurice ressemblait à un homme ivre.

Sa pensée le fuyait.

Il marchait en rêve.

Il alla ainsi longtemps dans une de ces immenses avenues qui rayonnent du palais vers la campagne.

Quand la nuit vint, il allait encore, brisé de fatigue physique, ému jusqu’à l’angoisse et n’ayant pas pu joindre bout à bout deux idées qui eussent l’apparence d’un dessein formé.

Machinalement pourtant, il prit le chemin de la