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sirs ; il était passé maître à tous les exercices du corps et n’avait jamais gagné que des prix de gymnastique au collège.

Du reste, c’était un beau petit homme, bon garçon jusqu’à la faiblesse, un peu plus étourdi que ceux de son âge et innocent comme une demoiselle.

Le père Pagès lui avait dit lors de son départ :

— J’ai deviné ton goût pour les études médicales ; c’est la première de toutes les professions quand elle est honorablement remplie. Va, mon ami, je ne suis pas homme à contrarier ta vocation, travaille beaucoup, dépense peu, et souviens-toi que ta fortune est entre tes mains.

Maurice ne prit point la peine de contrôler cette vocation, qui jusqu’alors ne l’avait pas considérablement démangé.

L’idée de voir Paris, de vivre à Paris, enchante et entraîne tous les enfants.

Dans ces études inconnues qu’il n’avait point souhaitées, mais qu’il ne craignait pas non plus, Maurice ne vit pas autre chose que la vie de Paris, dont les plus ignorants ont savouré l’avant-goût au fond de leur province.

Il paya ses premières inscriptions, suivit les cours avec une assiduité modérée, fit des amis et apprit tout naturellement une foule de choses qui n’étaient pas indispensables pour recueillir la succession des trois docteurs d’Angoulême.

Au bout de six mois, il écrivit au père Pagès que son ambition la plus chère était d’être officier de hussards.