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nibal.

La comtesse jouait le rôle de Nita, la trouvaille jouait le rôle de la comtesse.

Nita, la vraie Nita, avait dans le billard son tête à tête avec Roland.

Tout était au mieux, en vérité.

Je vous prie de ne point prendre le vicomte Annibal Gioja des marquis Pallante pour un Italien de loisir. Pendant les quelques minutes que dura la promenade-exhibition du Nuage d’été et du Volcan, le vicomte Annibal, prenant à peine le temps d’étancher la sueur qui perlait sur l’ivoire poli de son front, sous le vestibule, reçut le portefeuille des mains de MM. Baruque et Gondrequin, le porta à Roland dans le billard, envoya ledit Roland aux deux lieutenants généraux de l’atelier Cœur-d’Acier qui l’attendaient à la porte de l’hôtel, ramena Nita dans le bal et la laissa au milieu d’un groupe d’admirateurs empressés qui sollicitaient sa main pour la danse prochaine.

Libre de ce côté, il traversa la fête comme une flèche, rejoignit la comtesse et la « trouvaille » dans la galerie du milieu et prit le bras de cette dernière comme c’était son étroit devoir.

La comtesse, vaporeuse sous son nuage d’été, put alors aller à ses affaires. La trouvaille paradait pour elle.

Et quel danger à tout cela ? Aucun.

Intrigues de fête, drôleries de carnaval. Pour Dieu ! si l’on voyait des crimes sous toutes ces innocentes supercheries qui diaprent les nuits de Paris depuis le premier jour de l’an jusqu’au mercredi des Cendres !…

Il y en a quelques-uns, c’est vrai, mais pas plus qu’ailleurs.

L’affaire présente de Mme la comtesse, s’appelait Léon de Malevoy.

Elle n’avait pas de temps à perdre maintenant que Nita était rentrée dans les salons. Le vrai danger, c’était une rencontre avec Nita. Les deux nuages d’été, en se choquant, auraient produit un coup de tonnerre.

Mais, en ce firmament, il y avait place