— C’est bien !
Et il fit un geste qui donnait congé à son maître-clerc.
Celui-ci ne bougea pas. Léon ajouta :
— Cela suffit. Tu peux t’en aller.
— L’homme de la comtesse est venu, dit Letanneur en baissant la voix comme malgré lui : le vicomte Annibal Gioja.
Léon resta silencieux, mais ses sourcils se froncèrent. La maître clerc continua :
— Mme la comtesse est une dangereuse ennemie.
— C’est bien, prononça pour la seconde fois Léon.
— Il y a aussi les deux clercs nouveaux, continua Letanneur, et le nouveau domestique…
Maître Malevoy rougit.
— As-tu à t’en plaindre ? fit-il.
— Les deux clercs ne veulent pas travailler, et le domestique ne veut pas servir. Ils disent qu’ils n’ont pas d’ordre à recevoir de moi.
Pour la troisième fois, Léon répéta, mais d’une voix sourde et profondément altérée :
— C’est bien !
— Patron, reprit le maître clerc, qui hésitait grandement, je me trouve connaître un fait que vous ignorez peut-être. Dès le temps de Me Deban, il y avait des personnes intéressées à posséder certaines pièces, faisant partie du dossier de la famille de Clare…
— Les papiers de la famille de Clare sont intacts, l’interrompit sèchement Me Malevoy.
— Tant mieux, patron, car demain, à onze heures du matin, communication vous en sera demandée.
Léon le regarda en face. Letanneur poursuivit d’une voix émue :
— Monsieur de Malevoy, vous venez de me rappeler une époque où vous aviez quelque amitié pour moi, puisque vous me choisissiez pour votre témoin dans un duel…
— Après ? fit le jeune notaire avec impatience.
— Écoutez, Léon… commença le maître-