Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


V

M. Cœur.


Le bon poète abbé Jean Bertaud, qui fut évêque de Séez et premier aumônier de la reine Marie de Médicis, avait fait construire ce pavillon qu’on appelait « la Tour » à cause d’une lanterne octogone qui surmontait sa toiture haute et bien campée. C’était sans doute avant que son talent l’eût conduit à la fortune et aux honneurs. Plus tard, l’hôte admiré du palais que nous nommons aujourd’hui le Luxembourg, avait dédaigné cette modeste retraite.

Voici dix ans à peine, je me souviens d’avoir vu encore ce pavillon, intact et gracieux, derrière le vieux mur de clôture aux pierres tendres, profondément rongées. Il regardait les lucarnes de l’hôtel de Cluny à travers un massif de tilleuls et de faux-ébéniers. À tout prendre, je ne puis produire aucune charte prouvant que l’élève de Ronsard ait élucubré en ce lieu quelques-unes de ses belles poésies, mais la tradition le disait, le nom l’affirmait et le style de la charmante maison portait à le croire. Les briques rouges crucifiant la