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DEUXIÈME PARTIE

MONSIEUR CŒUR

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I

Mélanges sur Cœur d’Acier.


Dix années ont passé : nous sommes au mois de décembre 1842 et notre histoire se renoue à l’intérieur de cette maison du quartier de la Sorbonne devant laquelle Roland tomba, épuisé et mourant, dans la nuit de la mi-carême.

L’extérieur de la maison n’avait point changé. C’était toujours un corps de logis assez vaste, flanqué de deux étroits pignons à l’apparence misérable et délabrée. Rien n’annonçait encore aux alentours la féerique transformation qui, depuis lors, a mis tout à coup une ville neuve à la place de ces curieuses masures, racontant à notre siècle étonné les ténébreuses légendes du moyen âge.

Au centre du corps de logis et sous les fenêtres crasseuses du premier étage, le vent, égaré dans ces ruelles, balançait comme autrefois un tableau, le même tableau, représentant un artiste barbu, en costume d’Iroquois, balayant une toile où deux lutteurs s’escrimaient, entourés de