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XIII

Dernière leçon de gymnastique.


Le mercredi, vingt-deuxième jour après son arrivée à la maison des dames de Bon-Secours, Roland parvint à marcher derrière son paravent. Il fit plus de cinquante pas en se tenant à la muraille et regagna sa couche sans éveiller l’attention de la Davot. Celle-ci en était arrivée à croire qu’elle avait trouvé le moyen de vivre sans dormir.

— Je ferme les yeux, disait-elle, mais je ne perds jamais connaissance. Je l’entends respirer. C’est le café et l’envie de faire mon devoir. On s’habitue à tout. La mère Françoise est si bonne pour moi ! J’aurai un sort à la fin de tout ça, et elle m’a promis un habillement en mérinos pour le jeudi de la mi-carême !

C’était le lendemain, le jeudi de la mi-carême. Jugez si le zèle de la Davot avait sa raison d’être !

Le matin du mercredi qui suivait cette nuit laborieuse où Roland avait marché cinquante pas, une estafette en grande livrée arrêta son cheval fumant à la porte de la maison de Bon-Secours. C’était la