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CHAPITRE PREMIER. 93

fortune à laquelle commandait Andrea Vitelli avait planté ses tentes dans la partie des Apennins la plus voisine de Spolette. C’était un plateau d’un grand quart de licue de circonférence qui couronnait une montagne élevée, mais d’une pente assez douce.

Les flancs de la montagne étaient coupés de forêts, de ruisseaux torrentiels et d’anfractuosités profondes, sortes de vallées où l’on trouvait, à des hauteurs considérables, l’air tiède et la riante végétation dela plaine.

Au milieu du plateau s’élevait une forteresse récemment bâtie par l’ordre d’Andrea Vitelli. Elle était assez spacieuse pour tenir une garnison considérable, et ses remparts, d’une épaisseur dont les constructions modernes ne sauraient donner une idée, défiaient aisément l’artillerie imparfaite du temps.

Du haut de ces remparts inaccessibles, l’œil embrassait une immense étendue de pays. En ‘bas, il plongeait dans des gouffres d’une