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CHAPITRE VI.

— Venez, ma fille, lui dit-il, je vais vous montrer le château ; vous verrez que vous serez mieux ici que dans ces montagnes arides où un fatal malentendu vous a retenue jusqu’à ce jour.

Il lui fit parcourir les remparts et la conduisit dans un étroit jardin serré entre les hautes murailles des casernes, des écuries et de l’habitation. Ces murs étaient tapissés de lierres centenaires dont la sombre verdure répandait aux alentours une teinte de tristesse. Quelques arbres maladifs poussaient çà et là, pâles et souffrants, comme de pauvres prisonniers privés d’air et de soleil.

L’herbe croissait décolorée à l’ombre de ces tristes arbres ; rien enfin dans cette sorte de jardin ne venait doucement reposer le cœur ou les yeux. Tout cela était morne et désolé, et ressemblait bien plutôt à un cimetière.

Lorsque le vieil Hercule de Monteleone se