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MANUEL
DES
PRINCIPES DE MUSIQUE




CHAPITRE PREMIER.

DES SONS.


1. Quand un homme, ou une femme, ou un enfant, ou un oiseau chantent ; quand on frotte les cordes d’un violon ou d’un autre instrument avec un archet ; quand on souffle dans une flûte, une clarinette, etc. ; quand on pince les cordes d’une guitare ou d’une harpe ; enfin, quand on frappe une cloche avec son battant ou avec un marteau, l’oreille de tout individu qui n’est pas sourd entend de certains bruits qu’on appelle sons.

2. L’habitude qu’on a d’entendre chanter, ou jouer d’un instrument quelconque, fait qu’on parvient à discerner une voix d’une autre, un violon d’une flûte ou d’une clarinette, une guitare d’une trompette. La différence qui sert à faire distinguer la nature des voix ou des instruments qui rendent des sons s’appelle le timbre des sons[1]

3. Mais ce n’est pas seulement par le timbre que les sons se distinguent ; car une même voix, un même instrument en produisent un assez grand nombre qui ne se ressemblent pas. Ainsi, quand quelqu’un chante ce qu’on appelle un air, la Marseillaise, par exemple, il ne fait pas toujours entendre le même son, comme ferait une

  1. Le timbre des instruments se diversifie par leur mode d’ébranlement de l’air, par leur forme, leurs proportions, et aussi par la manière dont on en joue. Par exemple, une corde qu’on pince a un autre timbre que celle qu’on joue avec un archet.