portée comprendront peut-être avec moi, après avoir lu mon Aperçu philosophique de l’histoire de la musique, que l’art est immense, et que dans chacune de ses transformations, l’artiste est toujours près du but s’il s’élève autant que le permettent l’organisation intellectuelle et la sensibilité de l’homme. Peu importent la forme de la pensée et les moyens d’émotion, pourvu que l’esprit soit frappé et que le cœur soit ému.
Un ouvrage de la nature de celui-ci n’est jamais réellement achevé quand on en commence l’impression ; il y reste toujours quelque lacune qui ne se peut remplir que pendant le tirage, et que parfois on y lasse à défaut de renseignemens. Ces lacunes proviennent en général de la difficulté qu’on éprouve à obtenir des artistes qu’ils fournissent sur leur personne et leurs travaux des notices exactes. Peut-être la publication du premier volume de la Biographie universelle des Musiciens décidera-t-elle ceux qui m’ont laissé jusqu’ici manquer de matériaux pour les articles qui les concernent à me les fourni sans délai. Je les sollicite, à cet égard, dans leur intérêt comme dans celui de mon livre. Les renseignemens devront être envoyés pour la France à Paris, au bureau de la Revue musicale ; pour l’Allemagne chez MM. Schott, éditeurs de musique, à Mayence ; pour l’Italie, à M. Riccordi, à Milan ; pour la Belgique, à M. Leroux, libraire à Bruxelles.
Quels que soient les soins donnés à l’impression d’un dictionnaire biographique, il est à peu près impossible qu’il ne s’y glisse pas quelque désordre et que l’auteur n’aperçoive la nécessité de corrections et d’additions à ses articles, même pendant le tirage de ceux-ci. De la nécessité de supplémens qui se fait presque toujours sentir avant que l’ouvrage soit achevé. Il y aura donc vraisemblablement un supplément à la Biographie universelle des Musiciens : il paraîtra avec le dernier volume. Pour le rendre aussi utile, aussi complet qu’il sera possible, je prie les personnes qui remarqueront des fautes ou des omissions dans les volumes qui paraîtront successivement, de vouloir bien me les signaler. En publiant ces corrections, je ferai connaître les noms de ceux qui me les auront fournies.
Une dernière observation, et je finis cette trop longue préface : il s’agit de l’orthographe des noms. Dans les quinzième et seizième siècles, ceux des musiciens ont été presque tous altérés de telle sorte qu’il est excessivement difficile de discerner, dans la multitude de manières de les écrire,