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PRÉFACE.

manuscrit existe à la Bibliothèque du Roi, à Paris, m’a été aussi de quelque utilité.

Les registres du Conservatoire de musique de Paris, ainsi que beaucoup de pièces particulières qui m’ont été communiquées par un ancien employé dont la fin a été malheureuse, m’ont fourni des documens fort exacts sur les professeurs et les élèves de cette école.

M. de Boisgelou, qui pendant plus de trente ans fut chargé de l’arrangement de la partie musicale de la Bibliothèque du Roi, a rédigé un catalogue critique de cette musique. Parmi beaucoup d’erreurs, de redites et d’inutilités, on trouve dans ce catalogue des choses utiles dont j’ai profité, particulièrement sur les musiciens français du dix-huitième siècle que M. de Boisgelou avait connus.

L’histoire de la musique de Dom Caffiaux, dont l’existence a été longtemps problématique, et dont j’ai heureusement retrouvé et signalé le manuscrit (V. la Revue musicale de 1831), cette histoire, dis-je, le meilleur ouvrage de ce genre qui ait été écrit en France, m’a fourni de très bons matériaux sur les auteurs qui ont traité de la musique.

Plus de vingt ans employés à l’examen de tous les manuscrits relatifs à l’art musical qui existent dans les grandes bibliothèques de Paris, m’ont fourni un recueil très considérable d’observations de tous genres que j’aurais cherchées en vain dans les livres. Ces manuscrits sont très nombreux ; néanmoins, il n’en est aucun sur lequel je n’aie pris des notes, et j’en ai usé de même à l’égard des manuscrits de la Bibliothèque du Musée britannique.

Il est une autre mine de découvertes qui jusqu’ici n’a point été exploitée, et qui, seule, pouvait nous éclairer sur les musiciens des temps antérieurs, depuis le moyen âge jusqu’au dix-huitième siècle : je veux parler des dépôts d’archives où se trouvent les comptes et les ordonnances des cours des rois, princes, seigneurs, églises, chapitres et abbayes. Le premier j’ai eu le courage d’entreprendre le dépouillement de ces titres originaux pour en tirer des faits relatifs à la musique ; ce courage a reçu sa récompense dans la multitude de choses curieuses et intéressantes que j’ai rencontrées : on a pu se former une idée de l’importance de ces découvertes par quelques articles que j’ai donnés en 1832 dans la Revue musicale