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BIOGRAPHIE
UNIVERSELLE
DES  MUSICIENS
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A

AARON, abbé de Saint-Martin de Cologne, naquit en Écosse dans les dernières années du dixième siècle. Il était jeune encore lorsqu’il fit un pèlerinage à l’abbaye de Saint-Martin : beaucoup d’Écossais venaient à cette époque visiter pieusement cette abbaye. Aaron y trouva le terme de ses voyages, et peu de temps après son arrivée à Cologne, il y prit l’habit du monastère, dont il devint abbé en 1042. Il n’était point alors extraordinaire qu’un seul abbé dirigeât deux abbayes ; Aaron, nous en fournit un exemple, car peu de temps après qu’il eut été élevé à la dignité d’abbé de Saint-Martin, on lui confia aussi la direction de l’abbaye de Saint-Pantaléon, de l’ordre de Saint-Benoît, près de Cologne. Il mourut à l’âge d’environ soixante ans, le 14 décembre 1052. Un traité De utilitate cantûs vocalis et de modo cantandi atque psallendi, écrit par Aaron, se trouvait en manuscrit dans la bibliothèque de Saint-Martin, avant la suppression de cette abbaye. Trithème (in ckron. Hirsaug.) dit aussi que ce moine a laissé un livre intitulé De regulis tonorum et symphoniarum (V. Josephi Hartzeim Bibliotheca coloniensis, p. 1.)

AARON (pietro), moine de l’ordre des Porte-croix de Jérusalem, et ensuite chanoine de Rimini, naquit à Florence, vers 1480. Dans une de ses épîtres dédicatoires, il avoue que sa naissance était trop obscure pour qu’il eût beaucoup d’espérances de fortune. Profitant de la protection que le pape Léon X accordait à la musique et à ceux qui s’y distinguaient, il se livra avec ardeur à l’étude de cet art, et y déploya un zèle infatigable, qui eut pour lui-même d’heureux résultats. En 1516, il fonda une école de musique, et s’attacha un grand nombre d’élèves, qui devinrent habiles sous sa direction. Ses succès lui valurent l’avantage d’être appelé comme chanteur à la chapelle de Léon X. Placé dans ce poste, il sut captiver et conserver la faveur du chef de l’église. Les soins qu’il avait pris pour les progrès de la musique, et la réputation dont jouissaient ses ouvrages, lui procurèrent l’honneur, unique parmi ses contemporains, de voir son portrait placé dans la galerie ducale de Florence, parmi ceux des musiciens les plus célèbres. On ignore l’époque de sa mort, mais on sait qu’il vivait encore en 1545, car il publia dans cette année son Lucidario in musica.

On connaît de lui : 1° Compendiolo di molti dubbi, segreti e sentenze, intorno al canto fermo e figurato, da molti eccellenti consumati musici dichiarate ; raccolte dall’ eccellente e scienzato autore