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ser villes et provinces, dames et seigneurs. » Voici ce qu’il dit, en s’adressant au chevalier napolitain, il signor Nicilo :

Vous voyant vertueux, généreux et savant,
Je vous consacre icy ces vers, vous promettant
De vous faire sans fin, au temple de mémoire
Revivre, Nicilo, en honneur et en gloire,
Pour ce prenez en gré mes vers et ce mien livre,
Car rien n’est si beau qu’après la mort revivre.

Il parait qu’on n’obtenait pas toujours gratis la faveur d’être loué par le poëte anversois. Dans une pièce adressée à Jean Damant, chevalier et ambtman de la ville d’Anvers, il dit qu’il veut l’éterniser pour ses vertus, et se plaint de voir mourir tant de grands, sans laisser mémoire d’eux. La plupart d’entre eux dépensent de grosses sommes en ivrognerie, gourmandises et paillardises, se ruinent pour tenir force chiens, ânes, chevaux et d’autres bêtes ; mais ils ne donnent rien aux poëtes qui seuls peuvent les éterniser. Il ne s’occupera donc pas d’eux.

Voilà qui est clair ; les grands seraient loués pour leur argent, s’ils savaient se montrer généreux, s’ils dépensaient un peu moins pour les chevaux et les ânes et un peu plus pour les poëtes. Jean Vander Noot montre ingénument comment il entendait son petit commerce d’apologies rimées. Ce côté de son caractère n’a pas été envisagé par ses biographes.

Quoi qu’il en soit, Adrien De Weert vint en aide au poëte flamand, dans les vers cités plus haut, pour inspirer aux personnes désireuses de gloire, l’avantage de voir emboucher en leur honneur la trompette de la renommée.

L’envoi de ces vers à Vander Noot, par le peintre bruxellois,