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avoir vu Rome ? Il se dirigea donc vers la ville éternelle et y lit sa seconde station de pèlerin-artiste. Son temps fut partagé entre ses études et des travaux rétribués qu’il fallait bien qu’il acceptât et même qu’il recherchât, puisqu’il n’avait d’autre fortune que son pinceau. Van Mander dit qu’il dessina merveilleusement tout ce qui s’offrait à lui d’objets admirables dans Rome : monuments anciens, ruines, productions de l’art moderne. Parmi celles-ci, ce sont surtout les œuvres de Michel-Ange qui le frappèrent et qu’il étudia. Il est à remarquer que ceux des peintres flamands qui visitèrent l’Italie et qui subirent l’influence des écoles méridionales, eurent plus de tendance à s’assimiler le style de Michel-Ange qu’à imiter celui de Raphaël. Ils sentaient mieux l’énergie, le mouvement du premier, que l’exquise beauté dont le second a créé de si parfaits modèles.

Indépendamment de ses études d’après les œuvres des maîtres, Pierre Vlerick dessina beaucoup d’après nature ; il prit un grand nombre de vues des différentes parties de Rome et particulièrement des bords du Tibre. Van Mander dit que ses dessins étaient touchés avec esprit, dans le genre de ceux de H. Van Cleef. Il s’était mis à peindre à fresque, attendu qu’un artiste auquel ce procédé d’exécution n’était pas familier, trouvait difficilement à s’employer alors en Italie. Différents travaux de ce genre lui furent commandés. Girolamo Muziano, de Brescia, qui avait étudié à Venise et qui était venu se fixer à Rome où il jouissait d’un grand crédit, eut l’occasion de voir de ses ouvrages, distingua son mérite et le prit pour collaborateur. C’était, pour notre artiste, une excellente protection. Girolamo Muziano avait la surintendance des travaux de peinture du Vatican, ce qui lui donnait une grande autorité et rendait son patronage fort utile à ceux qui pouvaient