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des autres nations. Le Tintoret trouvait en eux d’excellents auxiliaires pour cette partie de ses tableaux. Titien lui avait montre le parti qu’on peut tirer de ces fonds empruntés aux splendeurs de la nature ; mais, n’espérant pas pouvoir lutter avantageusement sur ce terrain avec son illustre rival, il aimait mieux recourir à la collaboration étrangère.

Zani nous apprend qu’il reçut ce service de deux peintres flamands Paolo Franceschi (Paul Franchoys) et Martin de Vos. Il aurait pu joindre à ces deux noms celui de Pierre Vlerick. D’une humeur enjouée, gai compagnon, le peintre courtraisien plut au Tintoret qui non-seulement lui donna des leçons et le prit, ainsi que nous venons de le dire, comme auxiliaire, mais encore le reçut familièrement chez lui.

C’est ici le lieu de faire mention d’une particularité qui a été très-diversement rapportée. Van Mander, en parlant du séjour de Pierre Vlerick à Venise, et des bonnes dispositions du Tintoret pour lui, donne à entendre que s’il n’avait pas eu un aussi vif penchant pour les voyages et s’il avait pu se fixer à Venise, il aurait peut-être épousé la fille de son maître, la charmante Marietta Tintoret dont les annalistes de la peinture italienne ont célébré les talents et la beauté. C’est une simple supposition. Elle a pris, sous la plume de certains écrivains, le caractère de l’affirmation d’un fait. La Biographie des hommes remarquables de la Flandre occidentale renferme deux notices sur l’artiste dont nous nous occupons, l’une dans le deuxième et l’autre dans le quatrième volume. Voici ce que nous lisons dans la première : « Arrivé à Venise, il (P. Vlerick) fit la connaissance de Tintoret qui le prit en affection, à tel point qu’il lui donna sa fille en mariage. Vlerick, malgré les instances de son illustre beau-père,