Allons ! je m’attendris déjà… pourquoi ?… qu’importe !…
(Il apercevra alors, sur un côté, une draperie masquant une porte. Il s’approchera et soulèvera doucement la draperie)
Bon ! une draperie… et, derrière, une porte !
Encor, si c’était là quelque honnête bourgeois
Qui pût m’offrir un lit et quelque vin de choix ?…
Car j’ai soif ! Car j’ai faim ! Car, dans ma lassitude,
N’ayant pas le confort du tout pour habitude,
Et mes os dès longtemps s’accommodant du dur,
Je dormirais très bien accoté sur ce mur.
Et puis…
(Il s’interrompra, prêtant l’oreille. On entendra une voix jeune et fraîche et comme lointaine qui fredonne un air de romance)
Tiens, tiens, qu’entends-je !
(Il écoutera, puis :)
Ô voix harmonieuse,
Mon âme en t’écoutant devient tout anxieuse !
Ne sais-tu pas que je t’attends, Toi qui m’as pris toute mon âme ? Ne sais-tu que pour toi s’enflammes Et brûle mon cœur de vingt ans ? |
bis |
Quel est l’heureux mortel vers qui ces mots s’envolent ?
À qui vont ces accents si tendres qui consolent ?
Reviendras-tu de ces combats
Où tu luttes pour notre France ?…
Toujours j’ai gardé l’espérance
De te voir sauvé du trépas !
N. B. — Pour ce chant l’auteur a adapté l’air :
Moi qui voulais pour notre France
Mourir au milieu des combats,
Faut-il que la vengeance,
Que la vengeance arme nos bras !
de l’opérette « LE CHÊNE DE SAINT-LOUIS ».