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Et qui, plaçant en Dieu l’ultime confiance,
Forte de tous ses droits, sûre de sa vaillance,
Sans crainte des assauts, des pertes, des revers,
Établira sa place au sein de l’univers ?…
Oui, « peuple inférieur »… On le dira peut-être
Tant que l’on n’aura pas appris à le connaître.
On le dit, parce que ses actes sans éclat,
Sans vanité, sans fard, n’ont pas l’apostolat,
Ni, pour les rehausser, la haute propagande ?
Qu’importe ce qu’on dit !… La race reste grande.
Noble, majestueuse en son obscurité.
Elle a l’honneur pour elle et la saine fierté.
Elle a pour elle encor ses luttes héroïques,
La gloire et le renom de ses combats épiques,
Car elle a son Histoire où brille Chateauguay,
Où ses petits héros, au cœur vaillant et gai,
Étonnent l’ennemi par de nombreux prodiges ;
Et même en la révolte ils gardent leurs prestiges
En protégeant la race, en défendant le sol.
Et ces héros d’hier, s’élançant d’un grand vol
Vers la terre française, ont de leur baïonnette
En notre Histoire écrit ce fier nom : COURCELETTE !
Le monde a salué ces modestes héros
Qu’on vit durant quatre ans saigner sous les drapeaux.
Combattre jour et nuit superbes d’endurance,
Vivre pour leur pays, puis mourir pour la France !

L’ORPHELINE

Ô Canada, mon pays, mes amours,
Français, français… tu resteras toujours !


Fin