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Et vous étiez toujours cette race héroïque
À la valeur française, avec l’âme et le cœur
De notre race où croit d’héroïsme vainqueur.
On disait « nos cousins » et vous étiez nos frères,
Et vous étiez ceux-là que dans nos âmes fières
Nous chérissons déjà de toute notre ardeur,
De tout le dévouement que peut avoir un cœur.
Là-bas, c’était toujours la France généreuse,
Avec la même fougue et même humeur joyeuse,
Qui se jetait devant les terribles Teutons.

LE CANADIEN

Si nous sommes alors des dignes rejetons
Et des purs descendants de la race française,
— Vos frères, disons-le — douterez-vous sans cesse
Qu’aux veines nous ayons tous deux de même sang,
Et qu’entre nous il est encore un lien puissant ?
S’il vous manque un poilu, pourquoi donc ne pas prendre
Un enfant de là-bas qui puisse vous défendre,
Vous protéger sans cesse et donner, s’il le faut,
Tout son sang pour vous-même et l’honneur du drapeau ?

L’ORPHELINE rougissante

Hélas ! si je savais que je mourrais française !…

LE CANADIEN, très doux

Que craindre ?…

L’ORPHELINE

Je ne sais…

LE CANADIEN

Vous pouvez être à l’aise ;

Si vous devez mourir loin de vos doux séjours,
Française, croyez-moi, vous le serez toujours.

L’ORPHELINE, avec un sourire d’espoir

Ah ! vivre canadienne et demeurer française !…

LE CANADIEN

Unie au même sang jamais race ne cesse !