Ils ont pillé, brisé… J’avais des choses rares,
Aussi des souvenirs qui m’étaient précieux,
On me les a volés.
Ces pillards furieux
N’ont laissé que lambeaux et débris lamentables.
C’est ainsi qu’elles font ces brutes redoutables.
Oh ! ce n’est pas fini… nous saurons vous venger !
Mais comment avez-vous évité le danger,
Sans personne avec vous, sans rien pour vous défendre ?
Oh ! avec les Prussiens on sait à quoi s’attendre…
Alors, j’étais partie.
Étiez-vous seule ?
Non ;
Mon frère, lieutenant, m’a conduite à Noyon.
Qu’est devenu ce frère ?
Hélas !… pour lui je prie
Dieu tous les jours : il est tombé pour la Patrie.
(Un repos durant lequel, comme pour échapper à un souvenir pénible, la jeune fille se dirige lentement vers une fenêtre du fond, dans le rayon de lune. Par cette fenêtre elle promènera des regards distraits. Le Canadien l’aura suivie de quelques pas pour s’arrêter ensuite et dire d’un ton timide :)
Ainsi… quand vous chantiez tantôt ce chant d’espoir,
Ce n’était donc pas lui que vous pensiez revoir ?