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du voisinage. Cela devient tellement insupportable qu’il a été décidé d’éclaircir le mystère et de mettre fin à un tel désordre. Qui nous dit qu’il ne se pratique pas dans cette maison quelque crime monstrueux ? Qui nous dit que ce docteur Jacobson n’est pas quelque effroyable barbe-bleue ? — Je vous prie donc, messieurs, au nom des habitants, de cette partie de la rue Sherbrooke, de faire des investigations et de pénétrer le mystère qui se déroule derrière les portes closes de la maison du docteur Jacobson.

Votre dévoué,
UN PROPRIÉTAIRE.


M. Godd déposa la lettre devant lui, regarda son associé attentivement et demanda :

— Voyez-vous quelque chose de saisissable dans ce mystère dont on nous parle ?

M. Hamm haussa les épaules et répondit :

— Rien. Le mieux à faire est de suivre l’avis de la lettre ou la suggestion : c’est-à-dire faire des investigations.

— Soit. Mais avant d’entreprendre la moindre démarche et avant d’aller plus avant dans la discussion de cette affaire mystérieuse, laissez-moi donc savoir si ce docteur Jacobson ne vous dit pas quelque chose ?

— Ne serait-ce pas ce docteur Jacobson qui, quelques années passées, habitait la ville de Québec, et sur le compte duquel nous possédons un dossier ?

— Exactement, monsieur Hamm, et pour une affaire mystérieuse que nous ne pûmes tirer au clair.

— Voyons ce dossier, proposa M. Hamm.

Pour la deuxième fois le directeur-général appuya sur le timbre électrique. À l’employé qui parut il demanda :

Voulez-vous m’apporter le dossier « HIRAM JACOBSON » ?

L’employé s’éloigna pour revenir quelques instants plus tard, appor-