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— Ce matin, par le convoi de six heures et demie.

— Alors, tu vas te faire conduire chez moi ?

— Je le veux bien, j’ai tant hâte de vous revoir et de dire un bon mot à ma tante que je n’ai pas l’honneur encore de connaître.

— Je t’attends… ou mieux nous t’attendons !

— Pardon, mon oncle, je ne me rendrai peut-être pas tout de suite.

— Pourquoi ?

— Je suis si fatigué, brisé par le voyage. Ne voyez-vous pas que ma voix est légèrement enrouée ?

— En effet. Qu’importe ! tu te reposeras ici. Tu y seras mieux qu’à l’hôtel, tu y seras comme chez toi !

— Je ne doute pas, mon oncle, de votre bon accueil. Mais vu que j’aurai un bout de toilette à faire, et qu’il est maintenant onze heures, je me ferai conduire chez vous après dîner. Est-ce entendu ?

— Parfaitement. Nous serons là pour te recevoir.

Le docteur reposa l’instrument.

— Enfin, Lina, dit-il, avec un sourire mystérieux, nous allons revoir