— Et moi je parie, fit l’une d’elles avec un sourire mystérieux, que vous ne pouvez pas, docteur deviner la nouvelle !
— Mademoiselle Pia, répondit gravement le docteur, je parie que je la devine !
— Je tiens le pari ! s’écria l’autre jeune fille.
— Eh bien ! Maria, je vous parie à vous et à votre sœur Pia… que parierais-je donc ?… Tenez, je vous parie le plus fin petit souper…
— Peuh ! interrompit Pia avec dédain, un souper…
— Nous soupons presque tous les soirs ! dit également avec dédain Maria.
— Alors reprit le docteur, je vous parie… Attendez !… Je vous parie la tête de mon neveu !
— Hein ! votre neveu ? s’écria Maria avec surprise.
— Quoi ! vous avez un neveu maintenant ? demanda Pia non moins surprise que sa sœur Maria.
— Certainement. Vous ne me croyez pas ? Demandez à Lina.
— C’est vrai, déclara celle-ci en riant.
— Ah ! mais votre neveu, avant de le parier, est-il au moins joli garçon ?
— Magnifique garçon !
— Et il est riche, je suppose ? demanda Pia.
— Je le pense assez riche.
— C’est dit, déclara en riant très fort Maria, sans en connaître davantage de votre neveu, nous acceptons sa tête !
— Ah ! mais, là, attendez un peu ! Je dis la tête… oui. Je la parie, certes ; mais je parie également le cœur !
— Le cœur également ? se mit à rire Maria. Hélas ! mon cher docteur, il est trop tard et il n’y a plus rien à faire ! Pariez donc autre chose !
Le docteur éclata de rire à son tour.
— Maria, dit-il, je vous déclare coupable !