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— Rien de plus juste, monsieur Quik ; voilà !

Le directeur-général tendit la liasse de papiers reliés à son associé qui la prit, la mit sous son bras et articula avec un accent qui aurait fait frémir l’homme le plus brave :

— À partir de ce jour, monsieur le docteur Jacobson, c’est entre vous et moi !…

Les trois associés se séparèrent.


CHAPITRE II

LE DOCTEUR HIRAM JACOBSON


La maison du docteur Jacobson était l’une des plus belles dans cette partie de la rue Sherbrooke. Bâtie de pierre grise, haute de trois étages, avec balcons et terrasses, et, sur sa façade, un large portique auquel on atteignait par un grand escalier de marbre à rampes de fer, cette maison avait toutes les apparences d’une demeure seigneuriale. Un grand parc l’entourait, et dans ce parc on pouvait admirer, la belle saison venue, le plus beau décor de verdure et de fleurs. De belles allées sablonneuses étaient ombragées par l’orme, le peuplier et le saule. On y trouvait, çà et là, le cèdre des monts