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LE DRAPEAU BLANC

— En ce cas, reprit Regaudin, il faut l’embarquer. Il ne sera pas dit que des grenadiers du roi auront laissé mourir ainsi et sans secours un autre grenadier du roi, biche-de-bois !

— T’as raison, Regaudin, faut l’emporter avec nous !

Usant de sa force de géant Pertuluis souleva le corps du spadassin et le posa dans le cabriolet tout à côté du coffre rempli d’or et d’argent « qu’ils avaient hérité du père Raymond et de sa femme. »

— Et, maintenant, fouette Regaudin, pour qu’ils ne restent aux Anglais que ces vilains corbeaux !

Du doigt il montrait les cadavres des gardes sur le bord du chemin.

Le cabriolet se perdit bientôt dans la direction prise par la berline de Bigot.

Et c’était le 17 septembre 1759 !…

À la même heure, ceux qui avaient été chargés de défendre la capitale de la Nouvelle-France discutaient avec l’ennemi les termes d’une capitulation.

Car le Drapeau Blanc continuait de flotter au-dessus d’un amas de ruines et de décombres qui semblaient pleurer et gémir dans l’affreuse catastrophe que l’infamie avait suscitée !

Car François Bigot et sa bande avaient joué leur dernier et fatal atout !…


FIN