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Voilà donc, en quelques mots, ce qu’est Violette Spalding.


Ce soir Harold regarde sa file et s’étonne un peu de cet air tout drôle qu’il ne lui connait pas. Aussi lui demande-t-il d’une voix douce :

— As-tu quelque chose qui te chagrine, Violette ? Qu’est ce donc qui ne va pas ?

— Père, ce qui me chagrine, c’est cette lettre que tu viens d’écrire.

— Cette lettre ?… s’étonne davantage le millionnaire.

— Oui, père.

— Mais ma chère enfant, en quoi cette lettre peut-elle être une cause de chagrin pour toi ?… Au fait, il n’y a pas de mal à te le dire : tout simplement j’envoie son congé à cet instituteur, à ce Marion, qui ne cesse de se moquer de nous.

— Il ne cesse de se moquer de nous, dis-tu ? commença Violette avec une inquiétude qui la fit pâlir.

— Oui, de nous… c’est à dire de tout ce qui est anglais, de tous ceux qui ne pensent pas comme il pense ce monsieur-là. On me dit qu’il a répété bien haut et à diverses reprises que jamais