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— Mademoiselle, voulez-vous me dire où je dois vous accompagner ?

— Chez nous, Jules chez mon père. Mais dites-moi d’abord par quel providentiel hasard vous vous êtes trouvé, ce soir, sur ma route ?

— Ou bien, vous-même sur la mienne ?… fit Jules sur un ton léger et moqueur.

Violette regarda le jeune homme avec surprise.

— Que voulez-vous dire ? demanda-t-elle.

— Rien de plus simple je retournais au campement de mon bataillon… Tenez, justement on peut voir d’ici les lumières.

— Ah ! fit simplement Violette déjà mise en émoi par cette attitude étrange du jeune homme.

— N’est-ce pas, continua Jules avec un enjouement ironique, que vous étiez plutôt sur ma route que moi sur la vôtre ? Mais ce n’est pas ce qui importe le plus. Le pis, pour moi, c’est de m’être rendu coupable d’empiétement envers vous et votre… ami ! À propos n’est-ce pas que cet ami a des airs très drôles ?… Oh ! ce qu’en j’en dis… ce n’est pas pour vous blesser. Mais, comme moi, vous avouerez qu’il a une façon toute bizarre de se comporter avec les demoiselles et les gens qu’il ne connaît pas !

Et Jules, avec ces paroles, fit entendre un rire nerveux qui fit mal à Violette.