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Or, ce jour-là, où nos héros devaient parader avant de rentrer dans leurs foyers respectifs, Angèle était très occupée. Et il y avait de quoi ! D’abord, il fallait mettre les choses en ordre dans le petit logis ; car c’était de la grande visite qui arrivait ce jour-là ! Et puis il fallait préparer une soupe… un peu de rôtissage… un peu de gâteaux… et quoi encore !

Et puis, cette Angèle n’était pas restée en arrière de l’enthousiasme général : elle aussi elle avait décoré, pavoisé l’extérieur du petit logis. On voyait sur le balcon des pots de fleurs et des banderoles, — sous la véranda des lanternes vénitiennes se balançaient dans la brise, — et çà et là des petits pavillons aux couleurs françaises, aux couleurs canadiennes. Mais au bout du petit mât qui surplombait la tourelle de la maisonnette, c’était un beau Tricolore qui flottait au vent, et sur ce Tricolore Angèle avait collé une belle feuille d’érable qu’elle avait découpée dans un beau papier doré !… Et elle était satisfaite ! Elle aussi, elle savait faire son devoir !…

Or, le matin de ce jour si impatiemment attendu l’aveugle avait demandé à Angèle :