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Feuilles d’Érables se saluent et s’inclinent avec une majestueuse aisance.

Et dans un pêle-mêle féerique de scintillations d’azur et de pourpre, de paillettes d’or et d’argent qu’ébauchent à grands traits les rayons du soleil levant, la foule endimanchée gaie, rieuse, emplit les rues par où vont défiler nos glorieux blessés revenus ce matin-là, sur le vieux sol de la Patrie.

Les autorités civiles et militaires d’Ottawa avaient voulu faire une grandiose réception à ceux qui, si vaillamment et si généreusement avaient versé leur sang, sur la grande terre française, pour la défense des droits de la civilisation. La population prévenue à l’avance, s’était préparée à cette fête avec une activité fébrile ; et, maintenant, postée sur les rues décorées, pavoisées enguirlandées, elle attend avec une impatience agitée.

Neuf heures sonnent !

À l’instant, du côté de Rideau-Hall (résidence du gouverneur) une salve de vingt et un coups de canon résonne sur la capitale comme un roulement de tonnerre, et en même temps de nombreuses fanfares éclatent en salves de bienvenue, en musiques guerrières et en marches triomphales.