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Il souriait d’un sourire de bonheur extatique… non à la brise parfumée non aux rayons de soleil comme on pourrait le penser ; il souriait à celle dont il entendait les douces allées et venues par la chambre qu’elle mettait à l’ordre.

Sa pensée revoyait Violette alerte, vive, souriante… Il la revoyait comme il l’avait vue souvent là-bas, avec sa lourde chevelure rousse aux boucles de laquelle les rayons de soleil mettaient des astres d’or et de pourpre.

Il revoyait ses joues rosées, ses lèvres d’un incarnat humide, ses beaux yeux bleu ciel au bord desquels flottaient des rêves d’amour !

Il la revoyait si ravissante qu’il en demeurait tout ébloui !

Et elle, cette Violette, ne pouvait détourner ses regards de son cher malade. Elle s’arrêtait souvent pour le regarder plus attentivement, pour contempler ce sourire d’ivresse dont elle était enivrée ; et son sourire à elle s’amplifiait, ses lèvres s’écartaient tout à fait, ses dents humides, éclatantes, rayonnaient

— Ah ! comme elle le trouvait beau son cher blessé !

Ce matin-là, elle avait enlevé le bandeau de toile blanche. C’était l’ordre du chirurgien