Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/238

Cette page a été validée par deux contributeurs.

une effroyable accusation !… Un monstre, continua l’abbé, qui par deux fois tenta d’assassiner mon protégé. Et la preuve en est que la balle qui l’a conduit à l’hôpital était une balle assassine expédiée par ce Moine Noir ou son complice. Et ce complice j’oserais l’affirmer, ne peut-être que cet espion allemand que la divine Providence vient de châtier de façon terrible et si soudaine.

— En admettant que votre protégé soit innocent, comment pouvez-vous expliquer sa fuite de l’hôpital ? Pour ma part, je n’y vois que la peur de la cour martiale, la peur de la mort…

— La peur de la mort honteuse des traîtres ! Oui, Monsieur le général, interrompit l’abbé Marcotte de sa belle voix douce et profonde… la peur de l’infamie attachée à son nom, la crainte d’une mort déshonorante. Mais nous démasquerons tôt ou tard l’affreuse trame ourdie, tissée comme un guêpier autour de mon jeune ami et son innocence sera reconnue et proclamée.

— Je le souhaite, Monsieur l’abbé, répondit le général touché par les paroles de l’abbé et presque convaincu par leur accent de sincérité. Car, ajouta-t-il, vous finissez par m’intéresser réellement en faveur de ce jeune homme. Allons… au revoir, et bonne chance.