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— C’est vrai… Malheureusement tout est contre nous. L’homme qui pouvait, par ses aveux, faire éclater l’innocence de Jules Marion, et contre qui j’ai fait émettre un mandat d’arrêt à Paris, — cet homme-là vient précisément de nous échapper encore… comme il échappe à la justice de Dieu. Mais Dieu veille toujours, Monsieur le Général, ajouta l’abbé d’une voix grave, et bientôt le juste châtiment de cet homme arrivera !

— De qui voulez-vous parler ? demanda le général surpris.

— De ce moine noir… qui n’est pas plus moine que vous ou moi. Et pourquoi ce travestissement ?… Nul doute pour mieux accomplir ses desseins perfides et sanguinaires — pour mieux endormir la défiance, — pour mieux éloigner les soupçons, — pour mieux saisir vos secrets militaires peut-être et pour mieux les vendre aux agents allemands… et que sais-je encore ! Mais une chose dont je suis sûr c’est que cet homme est un monstre qui, par haine personnelle, par esprit de vengeance, haine de race et haine de croyances, par envie, jalousie, ambitions désordonnées et ténébreuses, — c’est ce monstre-là qui a fait planer sur la tête de Jules Marion