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Et, subitement, la canonnade cessa. À la seconde suivante, deux coups de sifflet retentirent. et une immense clameur s’éleva de la tranchée canadienne…

C’était la charge !

Et nos Canadiens s’élancèrent sur le parapet, l’arme haute, la physionomie terrible…

À ce moment encore, les canons pointés sur une nouvelle portée, plus loin, crachaient sans relâche leurs obus formidables, coupant la retraite à la masse grise à laquelle ne restait plus que l’alternative de se faire charcuter sous la pluie de notre mitraille, ou de se faire embrocher par nos Canadiens.

Et ce fut la ruée délirante, irrésistible, au travers d’une masse de cadavres prussiens et d’un inextricable réseau de fils de fer…

Mais ils passèrent…

Puis ce fut la mêlée affreuse, sanglante, mais sublime et héroïque, dont aucune description ne pourra jamais peindre la réalité.

Comme il l’avait dit, Raoul Constant allait en tête, baïonnette, massacrant tout ce qui se trouvait sur son passage, encourageant et excitant du geste et de la voix ses compagnons.

Jules et Marcil imitaient l’exemple de leur lieutenant. Et dans l’infernal pêle-mêle, tous