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secret de l’état-major allemand chargé de surveiller les agents subalternes de ce même état-major.

À peine ces derniers mots tombaient-ils des lèvres du moine que Monsieur Gaston se trouvait debout. Il fit un bond. Ses yeux jaunes dardés sur le moine brillèrent d’éclats farouches, et d’une voix brève, menaçante même, il demanda :

— En ce cas, qui donc êtes-vous ?

Le moine eut d’abord un sourire muet tout en considérant attentivement l’espion, dont la face se congestionnait sous l’empire d’une rage subite et terrible.

— Qui donc êtes-vous ? répéta Monsieur Gaston en s’avançant sur le moine dont les lèvres s’écartaient dans un rictus effrayant.

— Un homme qui peut vous perdre à l’instant ! répondit le moine d’une voix glaciale.

— Vous !… éclata Monsieur Gaston avec un ricanement sinistre, tout en marchant toujours sur le moine qui demeurait immobile.

— Oui, moi… articula le moine lentement ; et si vous faites un pas de plus, mon cher capitaine, j’aurai le déplaisir de vous brûler les yeux séance tenante.

Monsieur Gaston s’arrêta net, tremblant, de-