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Or, chose étrange et terrible à la fois, monsieur Gaston était là en train de dîner tranquillement, et, dans la porte et à la même minute, ses trois coups résonnaient. Oui, c’était si pareil aux trois coups de son maître que la pauvre Berthe demeurait hébétée en même temps que terrorisée.

Quant à monsieur Gaston, il avait tout de suite et tout bas commandé :

— Berthe, éteignez la lumière !

À la même minute le logis était plongé dans une obscurité complète.

Et dans la noirceur impénétrable monsieur Gaston demeurait à table, tranquille comme une statue, n’osant bouger l’oreille avidement et anxieusement tendue, le cœur battant tambour.

Berthe, dévote et superstitieuse, se signait à grand bras en face de fantômes et de spectres que son imagination faisait danser autour d’elle.

Une demi-heure se passa ainsi, et rien ne bougea au dehors comme au dedans.

À la fin, monsieur Gaston eut un haussement d’épaules dédaigneux.

— Bah ! se dit-il, nous avons eu la berlue !

Sur ce, il se leva — mais tout doucement et