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vre ma vie ! Laissez-moi la joie suprême d’aimer selon mon cœur ! laissez-moi le bonheur d’être aimée pour moi-même, pour ce que je vaux moralement et physiquement, et non pour cet argent qu’à la fin, je déteste et méprise !…

Oui, c’était là la pensée de cette noble fille, la plus noble entre les nobles, comme avait dit Jules Marion.


Ce soir là, Harold, craignant de ne pouvoir dissimuler les sombres pensées qui l’agitaient, n’avait pas voulu souper avec sa fille et sa petite nièce. Il était allé en ville.

Violette et Stella — c’était le nom de la petite cousine — soupèrent donc seules.

Et Stella, qui venait de recevoir une lettre d’une amie lui annonçant son départ prochain pour l’Angleterre et la France, où elle allait en qualité de garde-malade, Stella, une brune aux yeux noirs, jolie et coquette avec ses vingt ans, légère et pas mal romanesque, exprimait déjà son enthousiasme pour les infirmières, et le désir qu’elle avait de suivre les cours spéciaux et de s’enrôler.

Et elle ajoutait, comme si elle eût été très sincère, très patriotique, très dévouée :