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Le docteur se fit tout à coup un visage très surpris.

— Décidément mon cher ami vous m’étonnez !

— Moi !… s’écria Harold surpris à son tour par l’expression et les paroles de son interlocuteur.

— Sans doute, puisque vous paraissez avoir oublié notre affaire relative à Jules Marion.

Harold se renversa sur le dossier de son fauteuil, un sourire ennuyé passa sur ses lèvres, et, prenant ce ton bonhomie qu’il savait trouver dans les bons moments :

— Mon cher docteur, répliqua-t-il, ne pensez-vous pas nous devenons ridicules ? Vraiment je trouve qu’il n’appartient pas à des gens sérieux — à des gens de votre situation et de la mienne — de s’occuper d’un individu malpropre comme ce Marion.

— À votre aise — vous avez peut-être raison !

— N’est-ce pas ? Et puis à présent qu’il est parti avec son bataillon…

— Il n’est guère loin encore !

— À Québec… je l’avoue. Mais le bruit court que d’ici peu de jours aura lieu un embarquement de troupes, et parmi ces troupes, ce bataillon canadien-français. Tenez, mon cher docteur, si