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VIII

Villon édité par un Normand.

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Clément Marot, dit de Cahors, est le fils de Jean Marot, de Caen[1], et s’est plus d’une fois réclamé de ses origines normandes, en même temps qu’il fut railleur virulent des Gascons. C’est à lui qu’on doit la première édition correcte de Villon. À la vérité, le libraire Pierre Levet en avait donné une dès 1489, mais qui fourmille d’omissions et de fautes. « Partie avec les vieux imprimés, partie avec l’ayde des bons vieillards qui en scavent par cueur, et partie par deviner avecques jugement naturel, a esté réduict notre Villon en meilleure et plus entière forme. » (Clément Marot aux lecteurs.)

Le valet de chambre du roy eut le mérite d’interroger les vieux parisiens, de feuilleter leur mémoire, d’introduire de la logique dans l’ordre des pièces, « de renouveler le goût du public pour le poète parisien » (Gaston Paris). Sans lui de délicieuses strophes eussent péri, de bonnes variantes fussent demeurées inconnues. C’est là une dette envers un normand de race qu’a contracté la mémoire (le bruict) du povre escolier.

  1. Et le père du poète Michel Marot. L’aède est dynastie comme le roi.