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Blocs de quartz, billes d’or, tintements de cristal,
J’aimais ton parler souple, énergique et dental,
Que Kate le gazouille et l’insinue aux moelles,
Ou qu’un rauque gabier le chante dans les voiles,
Angleterre, Angleterre !
J’aimais ton parler souple, énergique et dental.

Je partis ; j’entrai dans tes fleuves ; du beaupré,
Je reconnaissais l’herbe, et le ciel et le pré ;
Car ta campagne moite et d’ondée attiédie
Prolonge en vert la Manche et notre Normandie.
Angleterre, Angleterre !
Je reconnaissais l’herbe, et le ciel, et le pré.

Manoirs de brique rose, aux portiques de marbre,
J’ai vu l’Essex, le Kent, la terre des beaux arbres,
Où sur le parc illustre et le blason de pierre
Jamais ne s’allongea l’ombre d’un Robespierre.
Angleterre, Angleterre !
J’ai vu l’Essex, le Kent, la terre des beaux arbres.

J’ai chanté dans tes bois les airs de ma jeunesse ;
Sous la feuille un rayon trahissait la faunesse,
Qui du hêtre, à demi, dégageant son épaule,
Effarée, écoutait cette chanson de Gaule.
Angleterre, Angleterre !
Sous la feuille un rayon trahissait la faunesse.