Page:Féret - L’Arc d’Ulysse, 1919.djvu/74

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LA GARDE AU RHIN

(Écrit aux jours d’espoir).
À Mme Longfier-Charlier.


Tu le repasseras, ô peuple de larrons,
Ce Rhin qui se souvient de Hoche.
Tu le repasseras sous le glas de tes cloches,
Et l’insulte de nos clairons.

Dans le large manteau que notre imperator
Traînait au pré carré des Gaules,
Regarde un peuple libre entrer sa forte épaule
Comme au temps des abeilles d’or.

La Mort fauche, et tes fils demain seront-ils là
Pour garder la rive allemande ?
Invoque rauquement tes dieux, et leur demande
De ressusciter Attila.

Odin avait promis la Gaule aux reîtres blonds :
Il n’a point trompé leur superbe :
Ils tiennent nos guérets, leur gloire gît sous l’herbe,
Deux pieds de large, six en long.