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SERVANTE D’AUBERGE

En bonhomme de rat qui joue au hobereau
S’il faut me retrancher un jour dans un fromage,
(Mon large nez ne craint de tels parfums dommage)
Que ce soit par fortune en un gras Livarot.

Non pas que de ton nimbe et de ton faux douro
Je cherche, ô gloire, ronde et rouge quelque image.
Bon pour les Muses de frontispice et les Mages.
Je préfère à de secs lauriers un bon porreau,

Du cidre blond pour boire en ma couleur… passée !
Et l’épais Livarot que me sert, haut troussée,
Chauffe-plat, chauffe-lit, la rougeaude Lison.

À ma barbe qui poisse, à ma main fourvoyée
Très précieusement fouettent à l’unisson
Le fromage onctueux et la femme mouillée.