Page:Féret - L’Arc d’Ulysse, 1919.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LES SERVANTES DE PÉNÉLOPE

Fuis la jeunesse des servantes, qui dénoue
Le luxe insolent d’un beau crin,
Il te sied de servir les seules Muses. Crains
Une intendante aux belles joues.

Lorsque tu dors, furtive, elle quitte ta couche,
Et court se vendre à ton voisin,
Qui parmi les baisers grapille sur sa bouche
Tes secrets comme des raisins.

Tel, sur son lit de peaux de brebis et de vaches,
Ulysse, aux corridors obscurs.
Méditant l’Arc sonore et la Joute des Haches,
Surprit les commerces impurs

Des servantes qui rient, en s’échappant des chambres,
Et vont choyer les Prétendants
De viandes, de vins, de leurs corps frottés d’ambre,
Et de mensonge à belles dents.