Il va naître, celui qui fera rayonner
Par le monde ta gloire en ses poses choisies,
Et ton cœur sous la presse avec tes Poésies
Sait l’angoisse et l’orgueil du livre nouveau-né.
Tu n’y veux rien souffrir de mesquin ni de bas.
Pour le bel elzevir et l’ivoirine marge
Le petit in-quarto sera-t-il assez large,
Dont le Japon ravit l’honneur aux Pays-Bas ?
Ce livre, à quel prestige empruntes-tu son nom ?
Au murmure marin d’une conque ? À l’Automne,
Sous ses hêtres rougis t’effeuillant des couronnes ?
Au chœur des Boucs noués aux Satyresses ? — Non.
À la Nonne qui va parmi les buis amers
Sous les rosiers saignant comme la chair des saintes,
Tendrement ébranlée à la cloche qui tinte,
Qui tinte dans son cœur au rythme de tes vers.