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Après le mufle obscène on voit le mufle couard
Fuir leurs verbes ailés et leurs flèches vermeilles.
Mais leur pauvre jardin est aimé des abeilles,
Dont le peuple guerrier bruit comme des dards.

Ils graissent les wagons avec des mains royales.
Ah ! Vard, le fer te fut moins dur que le goujat.
Mais le sombre artisan que le jour outragea,
La nuit blanche l’apaise à ses clartés loyales.

Un doux fantôme advole et berce en son giron
Cette tête dolente et farouche, sculptée
Dans le buis, lion noir aux mèches révoltées.
— Hier tu te refusas, est-ce toi, Risetton ?

Et les Bardes Gaëls ont leur tour : « Soit bénie
« Ta main chère à la harpe, ô fils du vieil archer,
« Qui de l’arc sanguinaire as la corde arraché
« Pour qu’au luth elle sonne une mâle harmonie. »

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