Page:Féret - L’Arc d’Ulysse, 1919.djvu/25

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Il déchaîne comme un poète, comme un dieu,
Par le vouloir du fer et des jets de pensée
Les drames irrités d’une vive Odyssée.
Il ouvre les Enfers au héros furieux.

L’Arc est fée, où du bois qui plie, et de la corde
Qui tremble, cela fait la Conquête, la Mort,
La ville à sac, le blason neuf, le fief du Lord,
L’histoire, ce donjon où s’engouffre la horde.

Mais cela fait aussi le pied de l’étranger
Sur les Aïeux. Il songe aux anciennes tueries,
À Clamorgan, aux caps brumeux, où la Cambrie
Se lamente au frisson de ses bouleaux légers.

La Gaule est à son tour une proie héroïque ;
Est-ce à lui de brûler le chaume et le castel ?
De tuer dans des yeux si fiers et fraternels
La liberté gauloise avec ses mains celtiques ?

II

Il guerroyait alors vers le Château-Gaillard,
Qui gonflant puissamment ses crêtes érectiles,
Gardait à Normandie et le fleuve et les îles.
La trompe d’un hérault sonna sur le rempart.